
Lipofilling mammaire
PRINCIPES
L'hypoplasie mammaire est définie par des seins de volume insuffisamment développé par rapport à la morphologie de la patiente. Elle peut exister d'emblée (seins petits depuis la puberté) ou peut apparaître secondairement, à la suite d'un amaigrissement important ou d'une grossesse. L'hypotrophie peut être isolée ou associée à une ptose (c'est- à-dire un affaissement du sein).
Le traitement des hypoplasies mammaires peut viser à augmenter le volume du sein par transfert de graisse.
Cette technique a été initialement mise au point en chirurgie reconstructrice des seins où elle a apporté une avancée considérable. Elle s'est ensuite progressivement codifiée et améliorée pour devenir une technique esthétique à part entière, d’une grande efficacité.
Pour être pratiquée de façon conforme aux données avérées de la science, elle doit être faite selon les règles de l'art par un chirurgien plasticien expérimenté dans ce domaine, comme le Dr David Ganon.
lI faut insister sur le fait que cette technique ne peut se substituer aux implants mammaires pour toutes les indications de chirurgie d'augmentation de volume des seins. Les implants gardent en effet leur place dans l'arsenal thérapeutique. lI est par ailleurs possible de combiner les deux techniques sous la forme d'une augmentation composite.
lI s'agit en effet d'interventions dont les objectifs sont différents :
- L'augmentation des seins par implants convient aux patientes qui souhaitent une augmentation de volume significativement importante,
- Le lipomodelage esthétique des seins ne permet lui qu'une augmentation modérée et convient mieux aux patientes qui désirent une solution plus « naturelle », sans corps étranger prothétique. De plus, cette technique n'est possible que si la patiente présente un ou plusieurs site(s) donneur(s) de graisse suffisant.
Le lipofilling mammaire garde également sa consistance souple et naturelle au sein, et garantit un résultat pérenne en ce qui concerne le volume mammaire. La forme du sein suit ensuite son vieillissement, de la même manière que si le lipofilling n'avait pas été pratiqué.
Les techniques modernes de transfert de graisse permettent une répartition harmonieuse des cellules graisseuses, rendant le risque de formation de kyste huileux ou de mauvaise prise (cytosteatonécrose) plus limité (voir plus loin).
A partir de l'âge de 30 ans, la patiente candidate à un lipomodelage des seins doit réaliser le bilan pré-opératoire d'imagerie du sein et de référence à 1 an (mammographie, échographie) puis en fonction des recommandations du radiologue spécialisé. Le transfert de graisse ne peut pas provoquer un cancer du sein, mais si une tumeur maligne était présente, la greffe adipeuse stimulerait son pouvoir d’expansion et serait donc absolument contre-indiquée. C’est la raison pour laquelle il convient d’éliminer formellement toute évolution de lésion maligne du sein avant traitement par imagerie.
Lorsque l'intervention est une chirurgie à but uniquement esthétique, elle n'est pas prise en charge par l'assurance-maladie. En revanche, en chirurgie réparatrice du sein, l'assurance maladie participe à la prise en charge des malformations ou déformations mammaires, qui peuvent être innées (génétiques ou familiales), induites par un traumatisme (brûlures, accidents), ou survenir sans explication actuellement connue. On distingue les malformations ou déformations avec ou sans glande mammaire, avec ou sans plaque aréolo-mamelonnaire, et avec ou sans malformations thoraciques associées. Les transferts graisseux peuvent ainsi apporter leur contribution dans de nombreuses situations cliniques, notamment :
- Le syndrome de Poland : syndrome congénital, caractérisé par une aplasie ou une hypoplasie de la glande mammaire, avec plaque aréolo-mamelonnaire petite, parfois rudimentaire, associée à une absence ou un déficit du muscle grand pectoral, et à des malformations costales et thoraciques. Ce syndrome peut-être accompagné de malformations du membre supérieur homolatéral (notamment au niveau des doigts, à type de raccourcissements) avec une peau qui est fréquemment fine,
- L’aplasie et l’hypoplasie du sein où les glandes mammaires ne se sont pas bien développées, ou existent à l'état rudimentaire. Toutes les formes intermédiaires peuvent se voir. Le lipomodelage est particulièrement intéressant pour les hypoplasies unilatérales,
- Les seins tubéreux : apparaissent au moment de la puberté, lors de la croissance mammaire, qui ne se fait pas bien. Cette malformation est due à un défaut de la base mammaire, et prédomine dans la partie inférieure du sein. Le sein « retombe » au-dessus du thorax car le segment inférieur du sein est court. Cette malformation peut avoir un caractère familial, et se manifeste volontiers de manière asymétrique (en forme et en volume). Le lipomodelage apporte un complément important, en volume et en amélioration de la forme. lI peut être combiné à un autre acte chirurgical (le plus souvent cure de ptose), pour obtenir le résultat adéquat,
- Le pectus excavatum : malformation thoracique qui entraine un creux dans la paroi thoracique, médian ou latéralisé. lI peut être traité par différentes solutions : prothèse en silicone, ou lipomodelage si l'on dispose de suffisamment de tissus graisseux. Dans certains cas, il peut être intéressant d'associer les deux techniques,
- Les déformations induites dans l'enfance (par brûlures, par accidents, après des rayons, ou après une chirurgie) : pour ces cas rares, le traitement est particulier à chaque situation, mais les transferts graisseux sont très intéressants car ils apportent du volume, de la souplesse, et diminuent la fibrose locale.
Le traitement de ces malformations est variable et dans de nombreux cas, le transfert graisseux apporte une avancée importante, notamment pour les asymétries mammaires.
INDICATIONS
Cette technique ne peut répondre qu'à des indications précises, et nécessite que la patiente dispose d'un « capital adipeux » suffisant pour permettre un prélèvement de la graisse dans de bonnes conditions. Les patientes très minces ne sont donc pas candidates à cette technique.
Elle peut répondre aux attentes d'une patiente souhaitant une augmentation de volume modérée du sein ou désirant retrouver un galbe plus harmonieux sur un sein « vidé » (amaigrissement, grossesse, allaitement).
Cette technique présente deux avantages majeurs :
- elle permet une augmentation du volume du sein, certes modérée, mais complètement naturelle, sans corps étranger, et ne donnant pas l'aspect d'un sein artificiel,
- elle permet de traiter dans le même temps les éventuelles surcharges graisseuses localisées dysharmonieuses (sites de prélèvement de la graisse).
AVANT L'INTERVENTION
Le projet thérapeutique est élaboré conjointement entre le Dr David Ganon et vous.
En particulier sera abordé le bénéfice esthétique escompté, les limites de la technique en terme de gain de volume, les avantages, inconvénients et contre-indications.
Une étude minutieuse, clinique et photographique sera réalisée.
Un bilan sanguin préopératoire sera éventuellement nécessaire conformément aux prescriptions. Le médecin anesthésiste sera vu en consultation, au plus tard 48 heures avant l'intervention. Un bilan radiologique par écho-mammographie voire IRM est systématique et doit dater de moins d’un an avant l’intervention à partir de l'âge de 30 ans. En cas de doute sur une lésion présente, il conviendra d’en déterminer la nature avec certitude avant la chirurgie.
Aucun médicament contenant de l'aspirine, ou anti-inflammatoire ou anti-coagulant ne devra être pris dans les cinq jours précédant l'opération. Il faudra rester à jeun (ne rien manger ni boire) six heures avant l'intervention.
TYPE D'ANESTHESIE
lI s'agit d'une anesthésie générale classique, durant laquelle vous dormez complètement.
MODALITES D'HOSPITALISATION
L'intervention justifie habituellement une hospitalisation ambulatoire (entrée le matin et sortie en fin d’après-midi), plus rarement la nécessité de passer la première nuit à la clinique.
L'INTERVENTION
Le Dr David Ganon adopte des procédés qui lui sont propres et qu'il adapte à chaque cas pour corriger sélectivement les défauts présents et obtenir les meilleurs résultats. lI est donc difficile de systématiser l'intervention. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs :
- Il commence par un repérage précis des zones de prélèvement et de réinjection de la graisse. Les zones privilégiées pour le prélèvement sont celles résistantes aux régimes et au sport. En fonction de l'anatomie des zones donneuses et de la quantité à prélever, il choisira les zones à lipoaspirer.
- Une infiltration est réalisée à l'aide de serum adrénaliné pour éviter un saignement qui risquerait d'abimer la graisse prélevée.
- Le prélèvement du tissu graisseux est effectué, après une petite incision, de façon atraumatique, à l'aide d'une canule adaptée, émettant éventuellement une radiofréquence capable de rétracter les tissus afin d’éviter leur relâchement, surtout en cas de lipoaspiration importante et de peau peu élastique.
- La région de prélèvement choisie est le plus souvent discrète, là où il existe une réserve, voire un excès de tissu graisseux.
- On procède ensuite à une centrifugation de la graisse prélevée de manière à éliminer les produits d'infiltration.
- Le transfert du tissu graisseux se fait à partir d'incisions de 1 à 2 mm à l'aide de micro-canules. On procède ainsi au transfert de micro-particules de graisse dans différents plans (du plan du muscle jusqu'à la peau), selon de nombreux trajets indépendants (réalisation d'un véritable réseau tridimensionnel), afin d'augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui assurera au mieux la survie des cellules adipeuses greffées et donc la « prise de la greffe ». Une surcorrection est réalisée, si elle est possible, pour tenir compte de la résorption partielle post-opératoire.
Dans la mesure où il s'agit d'une véritable greffe de cellules vivantes (dont la prise est estimée à 60 à 70% par séance selon les patientes), les cellules greffées resteront vivantes. La lipostructure est donc une technique définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d'elles. En revanche, l'évolution de ces cellules graisseuses se fait selon l'adiposité de la patiente (si la patiente maigrit, le volume apporté diminuera et inversement).

La durée de l'intervention est fonction du nombre de sites donneurs, de la quantité de graisse à transférer, et d'un éventuel changement de position. Elle peut varier de 1 à 2 heures selon les cas, parfois plus, si d'autres gestes sont associés.
LES SUITES OPÉRATOIRES
Elles concernent directement la (les) zone(s) prélevée(s) et la (les) zone(s) réinjectée(s).
Les douleurs sont, en général, peu importantes, à type de courbatures et principalement liées aux ecchymoses (bleus) au niveau des zones de prélèvement, qui se résorbent dans un délai de 10 à 20 jours après l'intervention.
Un gonflement (œdème) peut apparaître dans les zones prélevées pendant les 48 heures suivant l'intervention et mettra 3 à 6 mois à se résorber.
La récupération physique est habituellement rapide. Selon les œdèmes et ecchymoses, une gêne sociale doit être prise en compte pour adapter sa vie familiale, sociale et professionnelle durant 2 à 3 semaines.
lI convient de ne pas exposer les cicatrices au soleil et aux U.V. pendant 12 mois en raison du grand risque de pigmentation définitif et de les masser, ainsi que les zones prélevées à partir de la 3ème semaine post-opératoire, 3 fois par semaine pendant 3 à 6 mois, éventuellement avec l’aide d’un masseur-kinésithérapeute, capable de réaliser des massages transverses profonds afin d’harmoniser le soutien des tissus.
En revanche, il ne faudra comprimer aucunement le thorax, et éviter tout contact physique appuyé pendant 3 mois, sur les zones réinjectées des seins.
LE RÉSULTAT
En terme de volume, il est apprécié dans un délai de 3 à 6 mois après l'intervention. A plus long terme, des effets positifs sur la qualité de la peau mammaire sont remarquables (amélioration de la souplesse notamment et développement de l’étui cutané très intéressant en cas de seins tubéreux).
La silhouette est également améliorée grâce à la lipoaspiration des zones de prélèvement (hanches, abdomen, culotte de cheval, genoux).
Puisque le tissu graisseux déposé reste vivant, il est soumis naturellement aux variations de poids. En cas d'amaigrissement très important, le volume des seins diminuera. A contrario, en cas de prise de poids importante les seins peuvent augmenter de volume. Une certaine stabilité pondérale est donc recommandée afin de pérenniser le résultat.
LES IMPERFECTIONS
Dans quelques cas, des imperfections localisées peuvent être observées (sans qu'elles ne constituent de réelles complications) : hypo-correction localisée, asymétrie légère, irrégularités. Elles sont alors accessibles à un traitement complémentaire : deuxième séance de lipomodelage, à partir du sixième mois post-opératoire.
La résorption moyenne de 30% de la graisse injectée est attendue dans les mois suivant l’intervention de manière habituelle. Une sur-correction aura été ainsi pratiquée par le Dr David Ganon pour en tenir compte. Certaines variations individuelles entraînent des résorptions pouvant être plus importantes sans que cela ne soit prévisible. Cela peut être une source de déception pour les patientes, qui en auront été averties, ainsi que des solutions de recours pour augmenter le volume mammaire par la suite.
LES COMPLICATIONS
Une greffe adipeuse mammaire reste une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques inhérents à tout acte médical. Cet acte reste notamment soumis aux aléas liés aux tissus vivants dont les réactions ne sont jamais entièrement prévisibles.
lI faut distinguer les complications liées à l'anesthésie de celles liées au geste chirurgical
- En ce qui concerne l'anesthésie, lors de la consultation préopératoire obligatoire, le médecin anesthésiste informera lui-même la patiente des risques. Il faut savoir que l'anesthésie, quelle qu'elle soit, induit dans l'organisme des réactions parfois imprévisibles. Toutefois, en ayant recours à un anesthésiste-réanimateur compétent, exerçant dans un contexte réellement chirurgical, les risques encourus sont devenus statistiquement très faibles. lI faut en effet garder à l'esprit que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d'immenses progrès ces trente dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l'intervention est réalisée en dehors de l'urgence et chez une personne en bonne santé,
- En ce qui concerne le geste chirurgical : en choisissant un Chirurgien Plasticien qualifié et compétent, formé à ce type d'intervention, comme le Dr David Ganon, vous limitez au maximum ces risques, sans toutefois les supprimer complètement. Heureusement, les vraies complications sont rares à la suite d'une greffe adipeuse réalisée dans les règles. En pratique, l'immense majorité des interventions se passe sans aucun problème et les patientes sont pleinement satisfaites de leur résultat. Pour autant, vous devez être informée des complications éventuelles :
- L’infection est normalement prévenue par la prescription d'un traitement antibiotique per-opératoire. En cas de survenue (rare), elle sera traitée par antibiothérapie une dizaine de jours, habituellement sans conséquence sur le résultat final,
- Un pneumothorax (présence d’air autour du poumon) peut survenir exceptionnellement, et doit alors faire l'objet d'un traitement spécifique s'il est important (drainage),
- Une lésion des organes sous-jacents intra-thoraciques (cœur, vaisseaux) est en théorie possible, mais n'a jamais été constatée dans le cadre d'une pratique normale, réalisée par un chirurgien formé à cette technique,
- Des zones plus fermes (dites de cytostéatonécrose) peuvent apparaître. Ces zones diminuent progressivement de taille en quelques mois, et s'assouplissent lentement.
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques mais simplement prendre conscience qu'une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une part d'aléas.
Il est recommandé à la patiente de faire réaliser un bilan d'imagerie de référence un an après cette intervention, si possible par le même radiologue, puis à rester sous surveillance médicale régulière.
Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.
LA QUESTION DU TABAC
Les données scientifiques sont unanimes quant aux effets néfastes de la consommation tabagique dans les semaines entourant une intervention chirurgicale. Ces effets sont multiples et peuvent entrainer des complications cicatricielles majeures, des échecs de la chirurgie et favoriser l'infection. Le tabac peut être aussi responsable de complications respiratoires ou cardiaques durant l'anesthésie.
Dans cette optique, la communauté des chirurgiens plasticiens s'accorde sur une demande d'arrêt complet du tabac au moins 1 mois avant l'intervention puis jusqu'à 1 mois après les soins de pansements terminés (6 à 8 semaines après l’intervention). La cigarette électronique doit être considérée de la même manière.
Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre anesthésiste. Une prescription de substituts nicotiniques pourra ainsi vous être proposée. Vous pouvez également obtenir de l'aide auprès de Tabac-Info-Service (3989) pour vous orienter vers un sevrage tabagique éventuellement avec un tabacologue.